Dossier pédagogique

Avis aux enseignants

Ces dernières années, je suis intervenue en tant qu’artiste dans des écoles maternelles et primaires, dans des écoles communales et libres, dans des grandes écoles de ville ou des petites à la campagne, dans des écoles avec des méthodes traditionnelles ou des pédagogies actives, dans des écoles de quartiers privilégiés ou précarisés.

 

Dans toutes ces écoles, qu’elles qu’en soient les particularités, j’ai rencontré un mélange de cultures, de traditions, de religions, accentué ces derniers temps par la présence des migrants, qui se mélangent aux immigrés, aux intégrés, aux autochtones, aux exilés, aux réfugiés, aux illégaux, aux enfants de diplomates, de bureaucrates, aux enfants des majorités ou ceux des minorités…

 

En entrant dans les écoles, j’ai rencontré des enfants d’athées, de catholiques, de protestants, d’orthodoxes, de musulmans, de juifs, de sikhs, de bouddhistes, d’indous, de témoins de Jehova… et certains issus de couples mixtes.

En entrant dans les écoles, j’ai rencontré des enfants de croyants-non pratiquants, de non croyants-pratiquants (si, ça existe ! : les athées font des professions), de non croyants-non pratiquants et de croyants-pratiquants. Dans ces quatre catégories et dans toutes les confessions, j’ai rencontré des enfants éduqués de façon plus ou moins libre, plus ou moins « intégriste ».

En entrant dans les écoles, j’ai rencontré des corps enseignants souvent belges, ou très intégrés, qui ne savent plus que faire ou que penser de nos propres traditions, de nos cultures ancestrales, de nos croyances, ou encore, par exemple, de l’origine de nos congés… qui reposent souvent sur des pans  de notre histoire judéo- chrétienne.  Le corps enseignant est régulièrement, au cours d’une année scolaire, confronté à ses propres croyances ou incroyances, aux croyances et incroyances de son institution, de celles des enfants, des parents et grands parents.  J’en ai rencontré qui ont peur de parler, de citer, d’expliquer, d’exploiter tout ce qui touche à ce domaine singulier ; tout en continuant, comme inconsciemment, dans une zone de floue, à faire des bricolages, des poésies, des chansons qui touchent à ces thématiques judéo chrétiennes.

 

J’ai rencontré des enfants à qui on ne raconte plus les histoires fondatrices, tout en tirant la fève lors d’une fête des rois ou en organisant une chasse aux œufs, une chorale de Noël, ou encore en rangeant les petites dents des primo-arrivants pour la souris.

Certains gamins n’y comprennent rien… mais cependant acceptent, s’intègrent, se fondent. Si ils sont plus grands, ils comprennent et sont pris au jeu du secret : ils passent dans le camps des grands, des initiés, de ceux qui savent, et qui feront croire aux petits que tout est vrai !

 

En entrant dans les écoles, j’ai compris qu’il y avait, une difficulté, parfois même un tabou, à trouver un espace de parole, un terrain d’entente, une compréhension des croyances de l’autre.

 

Préparation avant le spectacle ?

Il n’est pas nécessaire de préparer les enfants au spectacle. Les histoires racontées, ils les connaissent déjà. C’est un spectacle à prendre…et pas à comprendre.

 

Un outil pédagogique ?

Nos croyances sont la base d’une grande partie de nos émotions. Elles sont conditionnées par la culture et l’éducation. Elles ont cependent  peu à voir avec la pédagogie et les méthodes pratiques requises pour transmettre des compétences.

 Ici, il n’y a donc aucune régle, aucune méthode, aucun modèle, aucune didactique à transmettre. Le spectacle invite à questionner nos émotions sans préparation.

Un spectacle qui revient sur l’importance de la liberté individuelle, du libre arbitre de chacun, et de la grande tolérance dont nous aurons besoin pour vivre ensemble.

Un spectacle qui redit qu’on a tous le droit, durant toute notre vie, de croire, de ne pas croire, de ne plus croire, de recroire, de faire croire.

Pistes de réflexion :

Analyser le titre : Histoires Incroyables : Qu’est ce que ça veut dire ?

Demander aux enfants de re-raconter encore les histoires qu’ils connaissent en oubliant la version du spectacle.

Demander aux enfants de dessiner ce qu’ils ont vu, ce qui a plu ;

Ouvrir un espace de parole autour d’un des thèmes du spectacle : La circoncision,

 

Liste de lecture pour les maternelles (en cours)

 

Jutta Bauer,

« L’ange de Grand-Père »

 édition Gallimard Jeunesse, 2002

 

Jean Maubille,

« Tu ne me reconnais pas »

édition  Mijade (Petit Train) Saint-Nicolas.

 

                     Corina Beurenmeister et Heidi callewaert

«Je veux voir le Père Noël »

édition Milano.

 

Ian De Haes et Charlotte Bellière

« Saint-Nicolas, c’est qui celui là ? »

édition Alice.

 

Pierre Varenne

« Les dents »

« Je serai Père Noël »

« Le Père Noël ne sait pas lire »

« Papa »

« C’est mon anniversaire »

édition Odilon

 

 

La discussion philosophique pour les plus grands.

 

Il s’agit d’utiliser l’outil de discussion-débat philosophique proposé lors des formations avec Gilles Abel pour interroger, avec l’aide d’un animateur en retrait, ce qu’est la croyance en la confrontant aux notions du doute, du savoir, de la science, de la preuve, de la foi...

Et ainsi éviter les débats stériles sur les différentes croyances ou incroyances.

 

Penser & Créer 

La pratique de la philosophie et de l’art pour développer un esprit critique.

Édition : Laïcité Brabant Wallon.

 

Phileas et Autobule, les enfants philosophes.

«Qu’est ce que tu crois ? »

Dossier pédagogique n°52